L'art deco a toulouse: nos Archives
Qu'est ce que l'Art Déco
L'Art Déco correspondrait à un mouvement esthétique né en France, à Paris, à partir des années 1910, qui concerne l'architecture, les arts décoratifs, le graphisme, la mode, la sculpture, la peinture, l’orfèvrerie... Il va se développer dans les années 20 et 30 pour se finir avec la Seconde Guerre Mondiale, même si il perdure, par endroit, jusque dans les années 50.
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L'appellation Art Déco est postérieure à cette période, ce qui rend qui la définition plus compliquée, les contemporains de l’époque parlant plutôt de style « moderne ». Elle a été donnée dans les années 60 par des universitaires pour désigner cette mode française apparue en opposition avec le style précédent, l'Art Nouveau, style de la Belle Epoque 1900. Elle fait surtout référence à la fameuse Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industries Modernes de Paris en 1925 qui lance véritablement le mouvement. C’est de là que provient l’abréviation Art Déco. L'Art Déco s'oppose donc à la surcharge des façades de la Belle Époque, aux excès ornementaux de l'Art Nouveau, dit aussi "style nouille", fait de volutes, courbes, pastiches symbolisé par les bouches de métro parisiens de Guimard ou par Gaudi.Ce nouveau style fait appel, au contraire, à la pureté des lignes, la géométrisation des formes, la simplication et la sobriété des ornements.
Cependant la rupture n'est pas brutale: la transition commence dans les années 1910, s'interrompt avec la première guerre et s' accomplit réellement dans les années 1920-1930 avec de nombreux aller-retour entre-temps.Ce mouvement, initialement parisien, qui va vers la simplification des formes et prône un art total regroupant plusieurs disciplines ( architecture, arts graphiques et décoratifs...) a de nombreuses influences nourries par l'éclosion de mouvements artistiques européens antérieurs tels que l'école architecturale de Glasgow avec les œuvres de Mac Intosch, le mouvement de Sécession Viennois, le Cubisme, plus tardivement le Bauhaus et le style moderniste de Le Corbusier.
Réalisations emblématiques
Nous présentons en premier lieu les réalisations les importantes de cette période de l'entre deux guerres dans le paysage urbain de Toulouse:
L'immeuble de la Dépêche, la poste Saint Aubin, la Bibliothèque municipale, la piscine Nakache, l'usine Job, le cinéma UGC, la Bourse du Travail
immeubles du centre-ville
Plus de 200 immeubles furent construits dans l’entre deux guerres. Ils se situent plutôt dans le centre-ville et les beaux quartiers. Ils appartiennent à la bourgeoisie toulousaine aisée qui fait appel à des architectes à la mode pour réaliser des construction au goût du jour. Les innovations résident surtout dans la distribution interne avec la présence des salles de bains et des conduits de ventilation rendus obligatoire par les nouvelles réglementations et ,enfin, par le matériel de construction, avec l’emploi massif du béton armé.
Les façades vont souvent emprunter au vocabulaire art déco avec des jeux de volumes, de poteaux poutres, des fenêtres en bandes ou en oculi, des bow-windows, de nombreux éléments de ferronnerie et de rares ornements sculptés. Le style Paquebot sera bien représenté à partir des années 30.
On en trouve quelques rares exemples dans le centre historique et plus fréquemment sur les grands boulevards, dans le quartier du Grand Rond, aux Chalets, à Arnaud Bernard, à Croix de Pierre...
batiments publics
A partir des années 20, le logement, l'éducation et l’hygiène deviennent un soucis permanent des projets municipaux avec la création de nouvelles infrastructures.
Pour le logement social, la Ville cède gratuitement des terrains et alloue des subventions permettant la construction de dix-sept cités-jardins et immeubles collectifs HBM (habitations à bon marché), soit près de 2 000 logements:
- Cités jardins (cité Nord, cité Madrid, Lespinet, Croix de Pierre, Casselardit)
-Immeubles collectifs (HBM Ponts des catalans, le Calvaire, le Grand Rond, la cité Bonnefoy, cité rue de la Laque...) en remplacement d'immeubles insalubres.
L’esprit hygièniste prédomine et conduit à la réalisation de nombreux projets:
- Le Parc Général d'Hygiène et des Sports sur l’île du Ramier.
-Les Bains douches (6 au total)
-la modernisation des Abattoirs
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On assiste à la généralisation du tout à l’égout, à la construction de l’usine d’incinération des Gadoues sur l’île du Ramier et d’une usine de traitement des eaux à Pech David.
L'aménagement de l'espace public s’intensifie avec un nouvel éclairage public et l’électrification du tramway, avec la création d’une régie municipale d’électricité alimentée par la centrale électrique du Ramier construite en 1922.
La construction de nouvelles écoles devient nécessaire après la première guerre mondiale avec l’accroissement progressif de la population toulousaine. L’effort de la municipalité, sous la direction de Jules Julien, adjoint chargé de l’enseignement, fut considérable dans ce domaine avec rénovation ou création de nombreux groupes scolaires: Matabiau, Croix-Daurade, Jean Jaurés, La Juncasse, Jules Julien, Bonnefoy, , Rangueil, Jules Ferry, Etienne Billière...
Au total,15 groupes scolaires seront édifiés à partir de 1924 jusqu’en 1933, situés très majoritairement en périphérie, dans les faubourgs.C’est toujours Jean Montariol qui a est à l’oeuvre. S’il ne fait pas preuve de beaucoup d’audace, il est toujours habité par le soucis de l’hygiène et de la fonctionnalité en réalisant des bâtiments largement éclairés et ventilés, en ossature en béton, avec le plus souvent une ornementation élégante de style art deco.
MAISONS & HÔTELS PARTICULIERS
L’entre deux guerres correspond à un essor considérable de l’habitat individuel qui va toucher notamment les classes moyennes. L’urbanisation de Toulouse, comme dans beaucoup d’autres villes françaises, est marquée par la multiplication des maisons pavillonnaires. Ce type d’habitat correspond à une forte attente sociale. Ce mouvement est encouragé par les urbanistes, acquis aux principes hygiénistes, qui veulent déserrer l’habitat urbain. De nombreuses lois gouvernementales vont également favoriser l’accession à la propriété pour les classes modestes. On assiste à une véritable éclosion de pavillons en nombres et en styles variés. La maison avec pignon sur rue, avec un toit à deux pans, entouré d’un jardin, est la base de la majorité des constructions pavillonnaires des faubourgs. Les styles les plus présents sont le régionalisme basque, très vogue à l’époque et le modernisme empruntant plus ou moins au vocabulaire dit art déco, avec parfois des maisons manifestes d’architectes. Le régionalisme occitan est également représenté avec ses parements en briques toulousaines, les soubassements en pierres et galets, le fort débord de toiture avec chrevrons apparents. Ce style régionaliste aura tendance, à partir de 1935, à devenir prédominant.Tous ces styles peuvent bien sûr se mélanger plus ou moins harmonieusement.
COMMERCES, industries & Hôtels
ART déco dans la région
L’art déco a diffusé très largement et profondément dans l’ensemble du territoire français. Sur plan architectural, nous trouverons des témoignages jusque dans les plus petits villages. Très souvent, il s’agit d’équipements communaux: mairies, écoles, postes, foyers familiaux, halles de marché, bains douche, stades, quelques piscines, des cinémas...
Une grande particularité régionale réside dans le fait qu’en 1930, une terrible inondation touche la vallée du Tarn entraînant des destructions majeures.
La reconstruction s’est faite avec le style à la mode, l’art déco. Moissac est une ville emblématique de ce phénomène. Elle possède un quartier art déco, au bord du Tarn, de très grande qualité. Il en est de même de Montauban ou Villemur sur Tarn.
Les exemples abondent dans toute la région. En voici quelques uns...